Mais qu'est-ce qu'il faut écrire ?!
Voilà la grande question existentielle que l'écrivain moyen, et a fortiori celui qui décide de s'engager dans le National Novel Writing Month, se pose continuellement !
Et c'est mon cas !
Le NaNoWriMo de juillet 2013 a débuté sur les chapeaux de roue, il y a dix jours maintenant. Lorsque j'ai invité mes suiveurs et mes lecteurs à y participer, quelqu'un m'a dit "ça c'est un défi!"
Tout à fait... et j'en suis consciente moi-même, croyez-moi ! Cela fait dix jours aussi (quelle coïncidence) que je me bats contre mes démons d'écrivain aspirant pour écrire...
La première fois que j'ai rencontré Monsieur NaNo, c'était il y a trois ans, aux détours d'une page Internet sur la difficulté d'écrire. Ma première réaction ? "Non, ce truc, ce n'est pas pour moi, je déteste qu'on m'oblige à écrire dans un temps donné". A croire que je suis faite pour écrire des scènes prenantes, comme on dit : réagir d'abord, réfléchir ensuite, pour "montrer, au lieu de dire" !
Ensuite, j'ai donc réfléchi, voire évolué, et je suis passée par toutes les étapes de la crise d'écrivain NaNo : ILLUSION, d'abord, parce que je croyais que chaque participant NaNo savait exactement quoi écrire, qu'il écrivait bien du premier coup, mais surtout qu'il écrivait un livre du premier coup.
COLÈRE ensuite parce que je n'arrive pas à écrire sous contrainte et avancer aussi vite que les autres (peut-être encore une illusion?). Pourquoi je ne suis pas comme les autres ?
Puis ACCEPTATION et LUCIDITE (ou dans l'autre sens). Oui, je ne suis pas comme les autres; je n'arrive pas à écrire sous contrainte (mais peut-être que si, si j'essaie) et non, tout le monde n'écrit pas de la bonne fiction, ni peut-être n'écrit quelque chose de concret du premier coup. La colère est partie du fait de l’acceptation de la réalité et de la lucidité sur mes illusions.
Aujourd'hui, après avoir essayé de participer au NaNo, en août 2012 (c'était juste une idée), en novembre 2012 (finalement je ne l'ai pas fait, car j'avais des examens en janvier 2013) et en avril 2013 (là, j'ai vraiment écrit, mais si peu), je me suis lancée pour de vrai en juillet 2013 !!! Victoire !
Qu'ai-je concrètement fait pendant tout ce temps ? J'ai écrit, oui, Monsieur Nano, j'ai écrit parfois beaucoup, parfois peu, mais pas pour vous, en tout cas ! J'ai travaillé très dur sur mon roman actuel La Disparition d'Amélie. Du coup, aujourd'hui, je dispose d'un squelette d'histoire cohérente que je suis prête à raconter. (En passant, c'est lorsque j'applique les conseils que je dispense sur ce site que je parviens à écrire vraiment).
Forte de ce projet de route, je me suis lancée dans le Nano de juillet 2013. ça a marché... pendant six jours...
Ensuite, j'ai fait l'erreur du siècle : j'ai voulu changer de projet ! Pendant mes périodes de doute pendant la construction de l'histoire La Disparition d'Amélie, j'avais commencé à travailler sur une autre histoire, celle d'un type qui reprend connaissance au bord de la rue, devant sa maison. De tout évidence, il a été renversé par une voiture qui a pris la fuite. Il est un peu blessé, mais très sonné. Lorsqu'il parvient enfin à rentrer dans sa maison pour appeler la police, il trouve sa femme et sa fille étendues dans le salon, chacune tuées par deux balles dans le ventre.
Revenons à nos moutons et analysons cette situation : j'ai continué le NaNo actuel en reprenant un texte qui comprenait déjà 4000 mots... C'était toujours mieux que l'autre qui en avait 2600 après 6 jours... Mais là, j'ai ressenti de la honte. ça ne se fait pas de reprendre un texte déjà écrit, même si à ce stade, il ne me donne pas d'avantage; j'étais toujours très en retard... Et puis, il ne m'a pas aidée longtemps; j'ai très vite revécu la panne de la page blanche. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrivais quand même pas à écrire. Je me disais que peut-être j'aurais dû accepter les invitation des Write-In que mon groupe MeetUp m'envoyait. Ici, aux États-Unis, beaucoup de gens dans mon entourage sont engagés, les membres du workshop d'écriture que j'ai suivi pendant un an aussi, bien entendu. Je reçois souvent des e-mails de ces "collègues" m'informant de leur avancement dans le NaNo. ça m'énerve ! ça ferait un bon départ pour une histoire ! La fille pas très nette, en mal d'inspiration, qui tue ses camarade d'écriture parce qu'elle ne supporte pas d'être la dernière...
Pour me rassurer et m'aider à me sortir de ce mauvais pas, j'ai fait ce que je fais toujours dans mes période de doutes intenses : je vais voir sur Internet s'il y a plus perdu que moi... J'ai lu des comptes-rendus de NanoWriters et j'ai constaté que je n'étais la seule. Non pas que je me délecte du malheur des autres, mais plutôt que ça me permet de relativiser mon propre malheur...
J'ai lu que certaines personnes écrivent n'importe quoi pour obtenir les 50'000 mots requis et recevoir la permission de télécharger l'icône NaNo. La preuve que c'est partiellement vrai : quelqu'un de mon groupe m'a dit "Quand je ne sais plus quoi écrire, j'écris des trucs qui n'ont pas de sens. ça fait toujours des mots..." Bon... Mais moi, je ne veux pas écrire n'importe quoi ! J'ai un vrai projet... Je veux écrire pour cela !
En même temps, c'est vrai qu'il n'y a pas mort d'homme ni de récompense publique. Personne n'est lésé ni trompé... Mais pour moi, ça ne marche pas comme ça. Je me sens personnellement lésée de ne pas faire bien et que ça se sache (en envoyant mon texte pour vérification du nombre de mot, je prend le risque qu'on en lise une partie).
Si je me regarde dans le miroir, je veux pouvoir me dire que si j'ai "gagné" le NaNo 2013, c'est parce que j'ai réussi à écrire 50'000 mots d'un texte cohérent ou, du moins, qui sert mon roman.
Je suis très perfectionniste, mais ça me perd parfois. Avec le temps, je me dis que ça me perd plus que ça ne m'apporte quelque chose ! Alors lorsque j'ai découvert l'écriture libre, j'ai senti le garrot autour de mon cou se desserrer.
J'ai effectivement lu que ceux qui écrivent un roman dans le NaNo écrivent sans se soucier des erreurs et des incohérences de leur histoire. La plupart du temps, ils prennent du temps après le NaNo pour retravailler leur texte (National Finition Novel Month).
Quelqu'un a écrit qu'il utilisait le NaNo pour écrire un long synopsis de son roman. ça a été la gifle qui m'a réveillée !
Je me suis rendue compte qu'une de mes ILLUSIONS au moins était encore très tenace : Tout le monde écrit une histoire racontée du premier coup. NON!!!! FAUX !!!
Moi, j'ai besoin de travailler en plusieurs étapes pour avoir sous les yeux ce qui se passe dans mon roman. A présent, je dispose d'un squelette de roman. J'ai les grandes étapes de mon histoire, les jalons, mais aussi des points plus précis genre "qui fait quoi quand, comment, où et pourquoi". Si je ne peux pas encore raconter clairement l'histoire, je sais que je peux au moins en faire un résumé narratif clair.
Et me voilà repartie pour le NaNo !
Après avoir lu plusieurs témoignages sur le NaNo, j'étais requinquée ! Je me suis dit "OK, ma grande, maintenant il est 17h30. Il est encore temps d'écrire !" Mon profs de chimie disait : "Vous n'avez pas encore étudié votre examen ? Et bien, qu'à cela ne tienne, vous avez encore toute la nuit !" C'était un peu brut, mais le fond de vérité y est : tant que le délai n'est pas passé, il y a encore des possibilités de s'en sortir. Il faut juste s'investir davantage...
J'ai repris La Disparition d'Amélie. J'ai bien écrit. J'ai beaucoup écrit (pour moi). Pendant deux heures.
Hier, j'ai noté mon score (3436). Je suis très très très en retard, mais j'ai aussi lu qu'une fille avait écrit ses 50'000 en 21 jours ! Donc, admettons que j'écrive bien chaque jour à partir de maintenant, il me reste 21 jours pour écrire moins de 50'000...
Mes Cabin Mates sont proportionnellement autant en retard que moi ! ça me rassure...
La conclusion de cette aventure, pour moi, c'est qu'il n'est pas évident pour tout le monde d'écrire sous contrainte. Les objectifs de performance ne sont pas des objectifs motivant pour tout le monde, et pas pour moi, en particulier. J'ai besoin d'un objectif de maîtrise, un de ceux qui reflète ma compétence et mon savoir-faire. Je réalise qu'écrire un certain nombre de mots en un temps donné, de focaliser sur la quantité et non sur la qualité et de recevoir une récompense pour cela m'amène à obtenir une récompense pour une chose dont je ne serais pas fière. Du coup, je n'arrive pas à (ou ne veux pas) atteindre cet objectif-là.
Je n'arrive pas à atteindre un objectif qui reflète une image de moi qui n'est pas celle que j'ai moi-même de moi...
Pour être constructive, j'essaie de me dire "Utilise le principe d'écrire régulièrement pendant un temps donné pour finir ton projet. Personne ne va le lire".
Je ne dis pas que ce leitmotiv marche tel quel sur moi. Ce n'est pas si direct. Je dois me le répéter plusieurs fois avant que ça rentre, mais ça rentre et lorsque j'ai écrit quelque chose, je m'en sens toujours très étonnée : "Ben, tu vois, c'est comme ça qu'il faut s'y prendre".
Je crois que je sais ce qu'il faut faire, mais j'ai du mal à l'accepter : de la phase "écrire sans regarder à la qualité, dans un premier temps, pour sortir ce qu'on a dans la tête te pour créer de la matière à travailler", j'ai tendance à retenir "écrire sans regarder à la qualité" et ça me bloque. J'entends mes parents dire que "c'est pas bien de faire des fautes" !
ACCEPTATION est un mot que je connais, mais que j'ai dû mal à accepter... Pourtant, là, je viens d'écrire plus de 1700 mots, comme ça...
J'aurais tant aimé que ce soit possible d'écrire bien du premier coup...
Et c'est mon cas !
Le NaNoWriMo de juillet 2013 a débuté sur les chapeaux de roue, il y a dix jours maintenant. Lorsque j'ai invité mes suiveurs et mes lecteurs à y participer, quelqu'un m'a dit "ça c'est un défi!"
Tout à fait... et j'en suis consciente moi-même, croyez-moi ! Cela fait dix jours aussi (quelle coïncidence) que je me bats contre mes démons d'écrivain aspirant pour écrire...
La première fois que j'ai rencontré Monsieur NaNo, c'était il y a trois ans, aux détours d'une page Internet sur la difficulté d'écrire. Ma première réaction ? "Non, ce truc, ce n'est pas pour moi, je déteste qu'on m'oblige à écrire dans un temps donné". A croire que je suis faite pour écrire des scènes prenantes, comme on dit : réagir d'abord, réfléchir ensuite, pour "montrer, au lieu de dire" !
Ensuite, j'ai donc réfléchi, voire évolué, et je suis passée par toutes les étapes de la crise d'écrivain NaNo : ILLUSION, d'abord, parce que je croyais que chaque participant NaNo savait exactement quoi écrire, qu'il écrivait bien du premier coup, mais surtout qu'il écrivait un livre du premier coup.
COLÈRE ensuite parce que je n'arrive pas à écrire sous contrainte et avancer aussi vite que les autres (peut-être encore une illusion?). Pourquoi je ne suis pas comme les autres ?
Puis ACCEPTATION et LUCIDITE (ou dans l'autre sens). Oui, je ne suis pas comme les autres; je n'arrive pas à écrire sous contrainte (mais peut-être que si, si j'essaie) et non, tout le monde n'écrit pas de la bonne fiction, ni peut-être n'écrit quelque chose de concret du premier coup. La colère est partie du fait de l’acceptation de la réalité et de la lucidité sur mes illusions.
Aujourd'hui, après avoir essayé de participer au NaNo, en août 2012 (c'était juste une idée), en novembre 2012 (finalement je ne l'ai pas fait, car j'avais des examens en janvier 2013) et en avril 2013 (là, j'ai vraiment écrit, mais si peu), je me suis lancée pour de vrai en juillet 2013 !!! Victoire !
Qu'ai-je concrètement fait pendant tout ce temps ? J'ai écrit, oui, Monsieur Nano, j'ai écrit parfois beaucoup, parfois peu, mais pas pour vous, en tout cas ! J'ai travaillé très dur sur mon roman actuel La Disparition d'Amélie. Du coup, aujourd'hui, je dispose d'un squelette d'histoire cohérente que je suis prête à raconter. (En passant, c'est lorsque j'applique les conseils que je dispense sur ce site que je parviens à écrire vraiment).
Forte de ce projet de route, je me suis lancée dans le Nano de juillet 2013. ça a marché... pendant six jours...
Ensuite, j'ai fait l'erreur du siècle : j'ai voulu changer de projet ! Pendant mes périodes de doute pendant la construction de l'histoire La Disparition d'Amélie, j'avais commencé à travailler sur une autre histoire, celle d'un type qui reprend connaissance au bord de la rue, devant sa maison. De tout évidence, il a été renversé par une voiture qui a pris la fuite. Il est un peu blessé, mais très sonné. Lorsqu'il parvient enfin à rentrer dans sa maison pour appeler la police, il trouve sa femme et sa fille étendues dans le salon, chacune tuées par deux balles dans le ventre.
Revenons à nos moutons et analysons cette situation : j'ai continué le NaNo actuel en reprenant un texte qui comprenait déjà 4000 mots... C'était toujours mieux que l'autre qui en avait 2600 après 6 jours... Mais là, j'ai ressenti de la honte. ça ne se fait pas de reprendre un texte déjà écrit, même si à ce stade, il ne me donne pas d'avantage; j'étais toujours très en retard... Et puis, il ne m'a pas aidée longtemps; j'ai très vite revécu la panne de la page blanche. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrivais quand même pas à écrire. Je me disais que peut-être j'aurais dû accepter les invitation des Write-In que mon groupe MeetUp m'envoyait. Ici, aux États-Unis, beaucoup de gens dans mon entourage sont engagés, les membres du workshop d'écriture que j'ai suivi pendant un an aussi, bien entendu. Je reçois souvent des e-mails de ces "collègues" m'informant de leur avancement dans le NaNo. ça m'énerve ! ça ferait un bon départ pour une histoire ! La fille pas très nette, en mal d'inspiration, qui tue ses camarade d'écriture parce qu'elle ne supporte pas d'être la dernière...
Pour me rassurer et m'aider à me sortir de ce mauvais pas, j'ai fait ce que je fais toujours dans mes période de doutes intenses : je vais voir sur Internet s'il y a plus perdu que moi... J'ai lu des comptes-rendus de NanoWriters et j'ai constaté que je n'étais la seule. Non pas que je me délecte du malheur des autres, mais plutôt que ça me permet de relativiser mon propre malheur...
J'ai lu que certaines personnes écrivent n'importe quoi pour obtenir les 50'000 mots requis et recevoir la permission de télécharger l'icône NaNo. La preuve que c'est partiellement vrai : quelqu'un de mon groupe m'a dit "Quand je ne sais plus quoi écrire, j'écris des trucs qui n'ont pas de sens. ça fait toujours des mots..." Bon... Mais moi, je ne veux pas écrire n'importe quoi ! J'ai un vrai projet... Je veux écrire pour cela !
En même temps, c'est vrai qu'il n'y a pas mort d'homme ni de récompense publique. Personne n'est lésé ni trompé... Mais pour moi, ça ne marche pas comme ça. Je me sens personnellement lésée de ne pas faire bien et que ça se sache (en envoyant mon texte pour vérification du nombre de mot, je prend le risque qu'on en lise une partie).
Si je me regarde dans le miroir, je veux pouvoir me dire que si j'ai "gagné" le NaNo 2013, c'est parce que j'ai réussi à écrire 50'000 mots d'un texte cohérent ou, du moins, qui sert mon roman.
Je suis très perfectionniste, mais ça me perd parfois. Avec le temps, je me dis que ça me perd plus que ça ne m'apporte quelque chose ! Alors lorsque j'ai découvert l'écriture libre, j'ai senti le garrot autour de mon cou se desserrer.
J'ai effectivement lu que ceux qui écrivent un roman dans le NaNo écrivent sans se soucier des erreurs et des incohérences de leur histoire. La plupart du temps, ils prennent du temps après le NaNo pour retravailler leur texte (National Finition Novel Month).
Quelqu'un a écrit qu'il utilisait le NaNo pour écrire un long synopsis de son roman. ça a été la gifle qui m'a réveillée !
Je me suis rendue compte qu'une de mes ILLUSIONS au moins était encore très tenace : Tout le monde écrit une histoire racontée du premier coup. NON!!!! FAUX !!!
Moi, j'ai besoin de travailler en plusieurs étapes pour avoir sous les yeux ce qui se passe dans mon roman. A présent, je dispose d'un squelette de roman. J'ai les grandes étapes de mon histoire, les jalons, mais aussi des points plus précis genre "qui fait quoi quand, comment, où et pourquoi". Si je ne peux pas encore raconter clairement l'histoire, je sais que je peux au moins en faire un résumé narratif clair.
Et me voilà repartie pour le NaNo !
Après avoir lu plusieurs témoignages sur le NaNo, j'étais requinquée ! Je me suis dit "OK, ma grande, maintenant il est 17h30. Il est encore temps d'écrire !" Mon profs de chimie disait : "Vous n'avez pas encore étudié votre examen ? Et bien, qu'à cela ne tienne, vous avez encore toute la nuit !" C'était un peu brut, mais le fond de vérité y est : tant que le délai n'est pas passé, il y a encore des possibilités de s'en sortir. Il faut juste s'investir davantage...
J'ai repris La Disparition d'Amélie. J'ai bien écrit. J'ai beaucoup écrit (pour moi). Pendant deux heures.
Hier, j'ai noté mon score (3436). Je suis très très très en retard, mais j'ai aussi lu qu'une fille avait écrit ses 50'000 en 21 jours ! Donc, admettons que j'écrive bien chaque jour à partir de maintenant, il me reste 21 jours pour écrire moins de 50'000...
Mes Cabin Mates sont proportionnellement autant en retard que moi ! ça me rassure...
La conclusion de cette aventure, pour moi, c'est qu'il n'est pas évident pour tout le monde d'écrire sous contrainte. Les objectifs de performance ne sont pas des objectifs motivant pour tout le monde, et pas pour moi, en particulier. J'ai besoin d'un objectif de maîtrise, un de ceux qui reflète ma compétence et mon savoir-faire. Je réalise qu'écrire un certain nombre de mots en un temps donné, de focaliser sur la quantité et non sur la qualité et de recevoir une récompense pour cela m'amène à obtenir une récompense pour une chose dont je ne serais pas fière. Du coup, je n'arrive pas à (ou ne veux pas) atteindre cet objectif-là.
Je n'arrive pas à atteindre un objectif qui reflète une image de moi qui n'est pas celle que j'ai moi-même de moi...
Pour être constructive, j'essaie de me dire "Utilise le principe d'écrire régulièrement pendant un temps donné pour finir ton projet. Personne ne va le lire".
Je ne dis pas que ce leitmotiv marche tel quel sur moi. Ce n'est pas si direct. Je dois me le répéter plusieurs fois avant que ça rentre, mais ça rentre et lorsque j'ai écrit quelque chose, je m'en sens toujours très étonnée : "Ben, tu vois, c'est comme ça qu'il faut s'y prendre".
Je crois que je sais ce qu'il faut faire, mais j'ai du mal à l'accepter : de la phase "écrire sans regarder à la qualité, dans un premier temps, pour sortir ce qu'on a dans la tête te pour créer de la matière à travailler", j'ai tendance à retenir "écrire sans regarder à la qualité" et ça me bloque. J'entends mes parents dire que "c'est pas bien de faire des fautes" !
ACCEPTATION est un mot que je connais, mais que j'ai dû mal à accepter... Pourtant, là, je viens d'écrire plus de 1700 mots, comme ça...
J'aurais tant aimé que ce soit possible d'écrire bien du premier coup...